Au Japon, la peine de mort requise pour le responsable de l’incendie criminel du studio Kyoto Animation


Le parquet a requis la peine de mort contre l’homme accusé de l’incendie criminel du studio d’animation Kyoto Animation (KyoAni), à Kyoto en 2019, qui avait tué 36 personnes et déclenché une vague d’émotion et d’indignation, selon les médias japonais. Shinji Aoba, 45 ans, avait reconnu être l’auteur de l’incendie lors de la première audience de son procès à Kyoto au début de septembre. Le verdict est attendu le 25 janvier.

« Je ne pensais pas qu’autant de gens allaient mourir et je pense maintenant être allé trop loin », avait déclaré l’accusé au premier jour de son procès. Et mercredi, il s’est aussi excusé pour la première fois : « Je me sens terriblement désolé et j’ai aussi un sentiment de culpabilité », a-t-il déclaré aux juges, selon des propos rapportés par la chaîne de télévision publique NHK. « Je pense que je dois payer pour mon crime avec [cette peine] », a-t-il ajouté répondant au sujet du souhait des familles des victimes de le voir condamné à la peine capitale.

Lui-même avait été gravement brûlé dans le sinistre, survenu le 18 juillet 2019, et ses blessures ont nécessité de multiples opérations chirurgicales. Il comparaissait à son procès en fauteuil roulant. Ses avocats ont plaidé non coupable en arguant qu’il n’avait pas eu « la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal » en raison de troubles psychiatriques, mais il a été considéré comme apte à être jugé. Shinji Aoba a expliqué avoir nourri une vive haine contre le studio, pensant que KyoAni avait « volé » les idées d’un manuscrit qu’il avait écrit et soumis, sans succès, au studio pour un projet d’adaptation.

Un studio à part

KyoAni, toujours en activité aujourd’hui, est notamment connu pour son travail sur des séries dans l’univers Full Metal Panic, ou des productions comme La Mélancolie de Haruhi Suzumiya (2006), inspirées de la vie quotidienne des lycéennes. Il a également produit l’adaptation animée d’A Silent Voice (2016), basé sur un manga, salué par la critique, de Yoshitoki Oima, sur la thématique du harcèlement. Le studio est connu pour son modèle social à rebours des pratiques habituelles dans l’archipel, avec une forte proportion de femmes parmi ses employés et des salaires et des conditions de travail mieux-disants qu’ailleurs.

L’incendie criminel, qui a aussi fait une trentaine de blessés parmi l’équipe du studio, est l’un des crimes ayant fait le plus de victimes au Japon depuis des décennies. Avec les Etats-Unis, le Japon est l’un des rares pays démocratiques à pratiquer encore la peine de mort, où elle est appliquée par pendaison. L’opinion publique nippone y reste majoritairement favorable, malgré les critiques.

Le Monde avec AFP



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